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Bull. Fr. Pêche Piscic.
Number 344-345, 1997
Les introductions d'espèces dans les milieux aquatiques continentaux en métropole
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Page(s) | 253 - 269 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/kmae:1997027 | |
Published online | 01 August 2008 |
La pénétration du Hotu, Chondrostoma nasus nasus (Poisson Cyprinidé), dans le réseau hydrographique français et ses conséquences
The penetration of the nase, Chondrostoma nasus nasus (Pisces, Cyprinidae), in the French hydrographic network and its consequences
Université de Savoie, CISM, Laboratoire d'Ecologie des Vertébrés, 73376 Le Bourget du Lac Cedex, France.
La pénétration du Hotu dans le réseau hydrographique français à la fin du siècle dernier (vers 1860) s'est faite de façon spontanée, à partir du Rhin, par les nouveaux canaux du Nord-Est. En moins d'une quarantaine d'années, l'espèce s'est étendue au maximum des possibilités dans le bassin de la Seine, puis ceux de la Loire et du Rhône. Grâce à son adaptation buccale très spécialisée, l'espèce est originale par sa niche alimentaire de périlithophage exclusif, à régime principalement diatomivore. C'est aussi une espèce très grégaire, dont la structure en bancs est liée à la croissance et à l'âge, et qui effectue des migrations saisonnières indispensables à sa survie : elle occupe les moyens et grands cours d'eau, mais remonte dans certains petits affluents au moment de la reproduction, affectionnant les faciès lotiques. Depuis sa pénétration, et en raison de la réussite de sa naturalisation, l'espèce a été considérée à tort comme nuisible pour le frai de certaines espèces autochtones, en particulier de l'Ombre commun. Des pêches de destruction ont alors été autorisées pendant plusieurs dizaines d'années sur les sites de reproduction communs aux deux espèces, jusqu'à ce que soit récemment démontrée leur inutilité. En réalité, le Hotu n'est concurrentiel pour aucune espèce, pas même pour l'autre Chondrostome autochtone, le Toxostome. Sensible aux pollutions, mais encore davantage aux aménagements récents qui dégradent ou détruisent ses habitats, l'espèce est en nette régression depuis quelques années. Cette régression est d'autant plus regrettable que le Hotu présente des intérêts écologique (rôle épurateur et bioindicateur) et halieutique certains.
Abstract
The expansion of nase in French rivers occurred spontaneously, starting about 1860 from the Rhine and passing through the new canal system of Northeastern France. This species reached its maximum extent in the Seine, then in the Upper Loire and Rhone basins within less than forty years. The species has an exclusively perilithophagic, especially diatomivorous, diet, owing to its very specialised mouth. It is a gregarious species, whose schooling is governed by size and age. Complex movements or migrations linked with spawning and growth are performed between the main channel and side arms or tributaries, with a progressive preference for the main channel of rivers as age increases. The species has been considered harmful because of the success of its naturalisation and because it sometimes invaded some portions of rivers in which it was suspected of feeding on grayling eggs. Extermination fishing was authorised during tens years on some spawning grounds common to nase and grayling, but its uselessness has now been proved. In fact, nase does not compete with any other species, the native Southwest European nase, Chondrostoma toxostoma, included. Nase appears quite sensitive to pollution and even more to the destruction of its habitat. Its populations have been declining markedly for some years. Nevertheless it is a species of great ecological and fishing interest.
Mots clés : Chondrostoma nasus (Poisson, Cyprinidae) / extension biogéographique / niche écologique / régression actuelle / France / Bassin du Rhône
Key words: Chondrostoma nasus (Pisces, Cyprinidae) / biogeographic expansion / ecological niche / present decline / France / Rhône Basin
© ONEMA, 1997
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