SITUATION DES PROGRAMMES MIGRATEURS SUR L'ENSEMBLE DES BASSINS VERSANTS GARONNE ET DORDOGNE.

REPORT ON THE PROGRAMMES FOR MIGRATORY FISH THROUGHOUT THE GARONNE AND DORDOGNE BASINS.

¹ MI.GA.DO., Association Migrateurs GAronne DOrdogne, 14 rue de la République, 47240 Bon Encontre, France
² E.P.I.DOR., Etablissement Public Interdépartemental DORdogne, B.P. 13, 24250 Castelnaud-la-Chapelle, France

Reçu : 21 Février 2000
Accepté : 30 Mai 2000

Résumé

L'ensemble des bassins Garonne et Dordogne couvre un territoire d'environ 83 000 km² . Comme dans la plupart des systèmes hydrographiques européens, un fort recul des populations a été observé au cours du dernier siècle. Les principales causes en sont les aménagements, l'équipement industriel des cours d'eau, l'apparition de pollutions urbaines et industrielles et dans certains cas la surpêche. En 1978, sous l'impulsion du Ministère de l'Environnement, les premières opérations coordonnées de restauration des poissons migrateurs démarrent sur les bassins Garonne et Dordogne avec un « plan saumon ». A cette époque, sept des huit espèces de grands migrateurs amphihalîns sont encore présentes : l'esturgeon européen (Acipenser sturio), la grande alose (Alosa alosa), l'alose feinte (Alosa fallax), l'anguille (Anguilla anguilla), la lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis), la lamproie marine (Petromyzon marinus) et la truite de mer (Salmo trutta). Seul le saumon atlantique (Salmo salar) a définitivement disparu. En 1999, le bilan des plans de restauration met en évidence les avancées suivantes. Au niveau réglementaire, la protection d'une partie des habitats de reproduction est assurée pour plusieurs espèces et la pêche de trois espèces menacées (l'esturgeon, le saumon et la truite de mer) est interdite. Au niveau aménagement, la libre circulation est rétablie sur une grande partie de la Dordogne, de la Vézère, de la Garonne, de l'Ariège, du Tarn et de l'Aveyron, rendant ainsi accessibles les zones de reproduction situées dans le haut bassin. Au niveau biologique, la restauration d'une souche de saumon atlantique est engagée permettant d'envisager un réensemencement sur le long terme (centre de reconditionnement, piscicultures domaniales). Au niveau du suivi des populations, des stations de contrôle sont implantées sur quelques points stratégiques des bassins versants. Les premiers résultats ont montré une colonisation rapide et massive de la grande alose et une installation progressive d'une population de grands salmonidés sur les deux axes Garonne et Dordogne. Les suivis de population laissent toutefois d'importantes incertitudes sur l'évaluation des stocks et les données restent insuffisantes pour apprécier la dynamique de chacune des populations.

Abstract

The Garonne and Dordogne basins cover an area of about 83,000 square kilometres. As in most of Europe's hydrographic systems, a sharp drop in these fish populations has been noted over the past century. The principal causes have been conflicting management needs, industrial use of the water courses, the appearance of urban and industrial pollution, and, in certain cases, over-fishing. In 1978, at the prompting of the Environment Ministry, the first co-ordinated operations for the restoration of migratory fish got under way in the Garonne and Dordogne basins with a « Salmon Plan ». At that period, seven of the eight large migratory species were still present : the European sturgeon (Acipenser sturio), allis shad (Alosa alosa), twaite shad (Alosa fallax), the common eel (Anguilla anguilla), the river lamprey (Lampetra fluviatilis), sea lamprey (Petromyzon marinus) and the sea trout (Salmo trutta). Only the Atlantic salmon (Salmo salar) had completely disappeared. In 1999, an evaluation of the main features of the restoration plans revealed the following improvements. On the statutory plane, protection of part of their spawning habitats had been assured for several species, and fishing for three threatened species (sturgeon, salmon and sea trout) had been banned. On the water management plane, freedom of passage had been re-established over large stretches of the Rivers Dordogne, Vézère, Garonne, Ariège, Tarn and Aveyron, thus giving migratory fish access to the breeding grounds in the upper waters. On the biological plane, efforts to restore Atlantic salmon stocks had begun, with structural and organisational backing which held out hope of full re-establishment in the long term (including a reconditioning centre and fish farms). As for keeping check on the populations, control points had been set up at several strategic sites within the river basins, providing information about their colonisation. The first population figures had demonstrated a progressive installation of salmonidae in both the Garonne and Dordogne axes. However, the tracks kept on the migratory fish leave certain important questions open as regards evaluation of the stocks and the data are still insufficient to appraise the dynamics of each individual population.